Dimanche (4/5)

Publié le par El Boby


Nous voici au point culminant du voyage avec le retour européen de José Tomas. Quelques heures sur le net auront été nécessaire pour se procurer les précieuses places… un peu chères mais ça  permet de voyager l’esprit tranquille. Le cartel est un classique du genre : Javier Conde et Sebastien Castella avec les très serviables Nuñez de Cuvillo. A noter qu’aucune ovation n’a été faite à l’heure du paseo pour Jose Tomas. Les Nuñez sont faibles. Le premier de Javier s’éteint à mi-faena. Sa mise à mort s’apparente à de l’acuponcture, moins d’un quart d’épée… Javier finit le boulot à l’aide du descabellio. Personne ne s’étonne, ni ne proteste… seul trois sifflets s’élèvent. Prochaine leçon pour être le parfait petit aficionado : apprendre à siffler ! Son second à des cornes… Javier ne voudra pas le voir et le tuera trois minutes après la fin des banderilles. La mise à mort est une nouvelle parodie du genre. Je ne suis pas un expert en toro mais ça devient la norme avec lui dès qu’il y a des cornes, il disparaît. Certains ont dit que ce animal avait un problème, peut être éclaireront t-il ma lanterne. A mon sens, son seul défaut est d’avoir été un toro.

 

Le premier de Tomas permet au toreo de nous offrir un joli quitte de chicuelinas serré avant d’être remplacé après les piques. Un tercio que José Tomas bâcle. Ses mises en suerte sont désinvoltes et les toros ne partent pas à distance réglementaire. Tomas ne montrera pas beaucoup à la cape. Le plus grand moment de la tarde est à mettre à l’actif de Castella avec un quite sur le sobrero de Tomas. Le français prend son temps. Le toro est au centre de la piste, à six mètres sous la présidence Castella l’attend. Lentement, il met sa cape derrière son corps, on pense alors qu’il va faire une série de gaolinas signature de JT. L’arène est surprise, la rumeur monte. Castella défi Tomas pour lancer la temporada. Mais ce n’est finalement pas des gaoneras qu’il va exécuter mais de délicieuses saltilleras. Enorme !!! José Tomas reste stoïque. Sa faena est très plaisante avec de belles séries à droites et à gauches tout en profondeur. La musique l’accompagne mais une partie du public la conteste pensant que le torero n’a pas besoin de cet artifice… et l’orchestre s’arrête. Une série plus tard, Tomas demande aux musiciens de reprendre les festivités, histoire peut être de dire « humblement » qu’il est un torero comme les autres. Son sobrero plein de promesses finit par s’éteindre à son tour obligeant Tomas à le laisser souffler. L’ensemble manque de lien… dommage car les séries sont belles et le torero se régale. Il fait durer un peu trop longtemps l’échange. Malgré un pinchazo, il coupe une très belle oreille.

 

On attaque le troisième toro avec le sentiment qu’il s’est déjà passé beaucoup de choses… Castella aura du mal face à un animal faible. Très vite, il s’installe dans les cornes, incapable d’enchaîner les passes. Le public apprécie son courage. Malgré l’insistance du public, le président ne récompense pas le français.

 

Jose Tomas acte II. Une faena  proche de la première. Heureusement, son toro est meilleur sans être un modèle du genre. Certaines séries sont sublimes Tomas toréé immobile, tout en lenteur. Le cœur chavire mais le cornu manque de transmission et de force. L’emocion n’est que partielle. Même moyen et mal servi, Jose Tomas reste un torero superbe au dessus des autres. Castella entame sa deuxième faena avec son éternel cambio dans le dos, pieds joints au centre de la piste. Après quatre bonnes séries, le toro s’éteint… et Castella retourne dans les cornes, à l’énergie. Il en a pour deux. Le public est ravi. A l’heure de vérité tout le monde se tait : l’épée est entière, foudroyante. Un modèle du genre ! Il recevra le prix de la meilleure estocade. Une oreille tombe du palco… mais le public en veut plus, pétition, bronca, le président refuse une deuxième oreille pourtant justifié. Peut-être n’a-t-il pas osé faire ombre au triomphe de Tomas. Sébastien quitte les arènes en dernier. Il marche seul, le public qui n’a pas quitté les gradins l’acclame. Mieux qu’une sortie en triomphe, c’est une déclaration d’amour. Aux arènes, on a un petit jeu people… Où est Charlie ? devient Où est Casas ? Comme toujours c’est Pierre-Yves qui gagne avec un joli doublé de bartavelles : il trouve Simon Casas, Robert Pilès, Marie Sara et son compagnon Christophe Lambert (pas l’acteur ; le créateur de boîtes).

 

Publié dans LES PENSEES D'EL BOBY

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